Eilëowyn Osterande arpente les forêts depuis le commencement du monde. Tout comme Catelyn Elvanaria et sa sœur Moïra, disparue après l’ultime bataille du Schisme de Ley, Eilëowyn est l’une des toutes premières Fées dont l’histoire des hommes parvient à se rappeler.

Les anciennes légendes remontant à l’Ère des Druides racontent qu’il y a des milliers d’années, les Fées de Lumière était au nombre de sept. Nées sur l’île d’Avallon, ces Fées Primordiales furent toutes dotées par Mère-Nature d’une appétence et de pouvoirs particuliers. En contrepartie elles durent s’engager à protéger un pan entier de la création, que la Nature leur confia en pleine responsabilité. Eilëowyn reçut pour mission de protéger les bois et les forêts.

Dès l’enfance, la Fée Eilëowyn délaissa les jeux de ses sœurs, pour s’enfoncer seule entre les arbres séculaires et les buissons des épaisses forêts Avaloniennes ou jamais la lumière ne filtrait. Elle s’approcha des Elfes et aprit grand nombre de leurs secrets, comme le langage utilisé par les animaux, avec lesquels désormais elle peut communiquer. Les années puis les siècles passèrent. Alors que ses sœurs, devenues jeunes filles, puis femmes, s’adonnaient sans retenue aux plaisirs de la chair, afin de faire perdurer leurs lignées, Eilëowyn s’emmouracha du roi des Elfes, qu’elle finit par épouser.

Lorsque les hordes de Lycans se déversèrent pour la première fois sur le Monde, achevant l’Ère des Druides pour ouvrir l’Age Sombre, la forêt elfique d’Avalon ne put se soustraire à leur rage effrénée. Après plusieurs années de conflit où la Fée Eilëowyn déploya toute sa puissance magique aux côtés de ses alliés, les Elfes durent abandonner leur ancestrale demeure, pour s’enfoncer dans la clandestinité. Le roi des Elfes fut terrassé. Eilëowyn retourna auprès de ses sœurs, elles-mêmes acculées. Catelyn et Moïra Elvanaria, deux parfaites jumelles, les plus anciennes des Fées Primordiales, entraînèrent alors toutes les Fées de Lumière dans un sommeil enchanté.

Plus de trois mille ans passèrent sans qu’elles en soient éveillées. Les Lycans achevèrent leur conquête du monde, dont ils changèrent la face à jamais. Aux harmonieuses petites communautés composées à parité d’humains et de créatures surnaturelles, succédèrent bientôt des royaumes autocratiques, où seuls l’individualisme et la loi du plus fort dominaient. Les hommes furent réduits à l’état de serfs, les créatures surnaturelles, essence de la Magie, systématiquement pourchassées pour être tuées.

La Fée Eilëowyn, tout comme ses autres sœurs, fut tirée de son sommeil enchanté par les élèves de l’école de magie de Rodan Maximilian Ley, venu sur l’île d’Avallon pour les libérer. Le Schisme de Ley, la grande révolte contre les Lycans, venait de commencer. La suite ? Tout le monde la connait : le Schisme tourna en une révolution manquée face aux infranchissables murs de Middenheim, la Cité du Loup Blanc, capitale de l’Empire, où les Peuples Libres achevèrent de se disperser. Lorsque les quatre sœurs, brisées par leur défaite, se séparèrent, Eilëowyn Osterande se rendit en Brocéliande, une forêt située à l’extrême sud de l’Alfheim, où les Elfes survivants d’Avalon s’étaient réfugiés depuis toutes ces années. La Fée y fut accueillie comme une libératrice et fut adoubée par les Elfes comme Gardienne de la forêt.

Eilëowyn est une solitaire, qui préfère chasser avec ses animaux de compagnie que de se mêler de politique ou fréquenter les palais. Elle tire ses pouvoirs de l’Essence même de la nature, de la sève des arbres et de L’humus des zones boisées. La Fée sait néanmoins composer avec le monde moderne puisque ses talents de guérisseuse lui ont permis de déposer auprès de la Guilde des Ingénieurs de très nombreux Brevets. La production pharmaceutique industrielle issue de ses brevets rapporte des fortunes au Protectorat Féerique à chaque fois qu’ils sont exploités.

Eilëowyn se considère comme une Elfe et elle n’a pour les autres espèces – dont les humains – qu’un intérêt très modéré. Depuis la mort du roi des Elfes, il y a des milliers d’années, plus personne ne l’a vu accompagnée. Mais il est fort probable que la Fée assouvisse les appétits sexuels démesurés propres à toutes les Fées avec de jeunes Dryades, à qui elle transmet sa Magie et enseigne l’art de chasser.